BIOGRAPHIE

Couple d’artiste, Valérie et Thierry TENEUL vivent en France à Marchiennes. Leur travail s’inscrit dans une relation intense avec la nature et le végétal. Artistes représentatif du Land Art, ils ont l’habitude d’utiliser des matériaux du milieu naturel et de questionner le paysage et les relations qu’entretient l’homme avec son environnement.

 

en 1962, Valérie, fille de la sculpteur Silviane Léger, a vécue divers expériences. Après avoir été encadreur plusieurs années, elle a obtenu un diplôme de fondeur et a achevé sa formation à la fonderie Coubertin. Sensible à l’existence d’une conscience animal et d’une intelligence végétal, elle ne reconnaît plus en l’homme le droit de s’imposer comme maitre de l’univers. Elle décide d’abandonner la ville pour s’installer à la campagne. Sa rencontre avec Thierry en 1994 fut déterminante. Prenant conscience qu’ils avaient le même attrait pour le milieu naturel, souhaitant s’exprimer sur les mêmes sujets et avec le même type de moyen… ils ont décidé de travailler ensemble, d’échanger leurs réflexions et leurs pensés pour bâtir une œuvre commune.

 

en 1963, Thierry passe son enfance à la campagne dans la ferme de son grand père. Il s’intéresse très tôt à la nature et à la forêt. Méfiant des apports de la modernité, généralement facteur de pollution, d’exploitation à outrance et finalement de déséquilibre biologique, il veut rappeler la vrai place de l’humain dans le monde et se donne pour ambition de délivrer ce message par l’acte artistique. Ce qui le conduit à un passage aux Beaux Arts de Tourcoing puis des études à l’université de Lille III et de Paris I qui lui donneront les titres de Professeurs agrégé d’arts plastiques et de Docteur en Art et science de l’Art. Dès 1984, il commence à exposer ses œuvres. D’abord dessins, photographies et peintures, mais très vite apparaissent les sculptures et la première installation en milieu naturel en 1986. Sa rencontre avec Valérie lui donne le réconfort de se sentir moins isolé dans ses centres d’intérêts. Elle donne un nouvel élan à sa recherche et lui fait prendre conscience que l’échange avec un partenaire partageant les mêmes valeur offre la possibilité d’une œuvre encore plus forte…

 

Ils ont pu dire :
“Œil perdu dans un monde tellement ouvert!
Notre environnement hyper médiatisé ne cesse de solliciter l’attention frénétique du regard. Où pourrait-il s’arrêter et retrouver le moment de la contemplation?
Le contact de la nature comme celui de l’oeuvre d’art réclame une certaine lenteur. Cheminant dans la forêt nous nous en laissons imprégner. Observant une sculpture, elle nous donne à penser. L’univers de la nature comme celui de l’art sont peut-être des lieux refuges, des espaces où l’état méditatif peut encore exister!
Retrouver un équilibre entre l’identité humaine et l’espace naturel, faire que des productions artificielles soient au service de la nature au lieu de la détruire… sont autant d’ambitions propres à notre travail.
En définitive rendre à l’homme son humilité. Faire qu’il retrouve sa place d’être appartenant à la nature avant d’en être l’inventeur ou le dictateur!”
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Fascinés par les horizons infinis, les Teneul maintiennent dans leur travail des dimensions ambitieuses. Confrontée à un vaste paysage dégagé, l’oeuvre parvient à échapper au statut d’objet où trop souvent elle reste confinée. En outre isolée, loin d’autres réalisations elle gagne en autonomie. Un véritable dialogue s’installe entre elle et son environnent.
D’autre part, réalisée en matériau naturel, souvent du bois, l’oeuvre s’intègre au paysage. Périssable, elle finira engloutie par la nature. Son existence veut s’inscrire dans un cycle naturel. Éphémère, seulement de passage elle retourne à la terre…
Attentifs aux relations de l’homme avec son environnement, ils essayent par leurs installations de partager leurs réflexions sur la nature. Leurs sculptures tentent de révéler le caractère primordial du monde végétal et de la forêt en particulier pour l’humanité. Elles questionnent les gestes et les attitudes de l’homme avec la matière.
Parfois, Valérie et Thierry avant d’intervenir quelque part prennent le temps de connaître l’histoire et les histoires qui caractérisent tel ou tel lieu. Certaines de leurs installations végétales parlent et s’inspirent de récits ou de légendes qu’elles soient locales, bibliques ou mythiques. Les endroits modelés par une intense présence humaine comme les plus sauvages sont autant de lieux d’accueil pour leurs fantasmes végétaux. Leurs terrains d’action ne se réduisent pas aux espaces « naturels », les constructions humaines peuvent leur servir de support. Elles sont autant d’occasions de renouveler le dialogue végétal-architecture.
Même si la majorité de leurs sculptures jouent de l’installation in situe et s’inscrivent de manière plus ou moins éphémère dans un espace “naturel”. Ils réalisent également de nombreuses pièces en zone urbaine, salles d’exposition ou musées.
Disposant d’un vaste atelier, ils y réalisent des sculptures plus petites où y préparent des projets à installer ailleurs. Au delà de leur autonomie elles peuvent s’apparenter à des projets expérimentaux à échelle réduite pour des constructions monumentales à venir…
Utilisant des matériaux divers ( bois, acier, bronze, résine…), ils jouent de leur pouvoir expressif et réalisent des œuvres d’intérieures mais parlant toujours de leur relation à la nature. Capable de passer de la sculpture d’atelier de taille modeste aux réalisations monumentales à l’échelle du paysage, leurs travaux développent une relation structurelle intense avec l’espace et la lumière.
L’atelier s’affirme comme lieu de préparation. Des textes et de multiples dessins précèdent toutes leurs réalisations. Et pour celles qui n’ont pas encore été réalisées, ils nous permettent d’imaginer ce qu’elles pourraient être.
Enfin, en annexe des travaux sur la nature, ils ont réalisés quelques sculptures de « Géants » témoignant de l’attachement de nos artistes aux traditions et à l’artisanat de leur région…